Les décès sont plus nombreux en 2022 qu’au cœur de l’épidémie de Covid-19, marquée par un écart aux projections de +7,8% en 2020 (48 400 morts supplémentaires) et +6,9% en 2021 (42 700). C’est ce qui ressort notamment des chiffres publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le 6 juin 2023. On attendait, en 2022, 8 000 décès de plus qu’en 2019, soit un total d’environ 620 000 décès. Or, avec un excédent de 53 800 décès par rapport aux projections (+8,7%), l’année 2022 enregistre un total de 675 000 morts.

Une surmortalité plus importante en 2022 que durant l’épidémie de Covid-19- Etude de l’INSEE

6 juin 2023

Les décès sont plus nombreux en 2022 qu’au cœur de l’épidémie de Covid-19, marquée par un écart aux projections de +7,8% en 2020 (48 400 morts supplémentaires) et +6,9% en 2021 (42 700). C’est ce qui ressort notamment des chiffres publiés par l’Insee le 6 juin 2023.

On attendait, en 2022, 8 000 décès de plus qu’en 2019, soit un total d’environ 620 000 décès. Or, avec un excédent de 53 800 décès par rapport aux projections (+8,7%), l’année 2022 enregistre un total de 675 000 morts.

2022 : moins de décès dus au Covid mais une surmortalité record

En octobre 2021, parmi les 20 ans et plus, le taux de mortalité des personnes totalement vaccinées est neuf fois inférieur à celui des non-vaccinés. Avec deux doses de vaccin, l’immunité collective, la moindre dangerosité du variant Omicron, on compte 38 300 décès liés au Covid en 2022 dans les hôpitaux et les EHPAD, contre 59 100 en 2021.

Malgré cette décrue, au global, on décompte plus de décès en 2022 qu’en 2021.

Si l’hypothèse d’effets indirects à long terme du Covid (reports d’opération par exemple) est envisagée par l’Insee, il est impossible de les quantifier précisément.

D’autres éléments inhabituels spécifiques à 2022, la grippe et la canicule, sont sans doute en cause. C’est ce que semble indiquer la saisonnalité des décès supplémentaires :

  • après une épidémie de grippe tardive en mars-avril, la seconde, en décembre, coïncide avec le troisième pic de surmortalité (+25%) de toute la période 2020-2022, à comparer aux records d’avril 2020 (+33%) et novembre 2021 (+31%) ;
  • au mois de juillet, la surmortalité observée en 2021 est de +1% (200 décès) ; elle bondit à +13% (2 800 morts) en juillet 2022, avec la canicule.

De surcroît, « les températures élevées une grande partie de l’été ont pu aussi entraîner des décès en dehors des périodes de canicule.« 

La démographie de la surmortalité

Par ailleurs, l’Insee observe que « les décès observés sont supérieurs aux décès attendus pour toutes les classes d’âge.« 

Cependant, la surmortalité diffère assez largement entre ces diverses classes d’âge : de façon globale, par rapport à 2021, elle s’est accrue avant 55 ans, et après 85 ans. Chez les 15-34 ans, l’évolution est particulièrement frappante. Or, les causes de cette hausse sont pour l’heure inconnues.

Dans le détail, en 2022 :

  • les décès des moins de 15 ans sont de 6% supérieurs aux valeurs attendues ;
  • chez les 15-34 ans, après +3% en 2021, la hausse est de 10% ;
  • on compte +9% chez les 35-54 ans.

L’écart par rapport aux projections pour les moins de 55 ans s’élève à 3 500 décès (7% du total des 53 800 décès supplémentaires).

La surmortalité des 55-64 ans est en recul par rapport à 2021. Elle se maintient pour les 65-74 ans et les 75-84 ans mais elle repart à la hausse chez les 85 ans et plus.

Pour les personnes les plus âgées, intervient ce que l’Insee appelle « l‘effet moisson« . Après une crise entraînant un nombre exceptionnel de décès, comme le Covid, les plus fragiles ont succombé. Dès lors, la mortalité se réduit dans les années suivantes. Cependant, en 2022, d’autres causes de décès interviennent, qui compensent cet effet.

Enfin, la surmortalité des femmes augmente de 8% (5% en 2021).